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Album Souvenir du camp d’Andenne

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Les prisonniers italiens du camp d’Andenne au travail dans une carrière de la région, en 1918.
Des prisonniers italiens devant la porte du bâtiment dans lequel ils étaient logés.
Des prisonniers italiens devant la porte du bâtiment dans lequel ils étaient logés.
Trois prisonniers italiens devant la porte du bâtiment dans lequel ils étaient logés.
Deux prisonniers italiens devant la porte du bâtiment dans lequel ils étaient logés.
Un prisonnier italien devant la porte du bâtiment dans lequel lui et ses camarades étaient logés.
Vue intérieure du bâtiment dans lequel les prisonniers étaient logés. À l’arrière-plan, on aperçoit les couchages surélevés.
Un groupe de prisonniers dans un coin de la cour du camp ; à gauche, l’entrée du bâtiment dans lequel ils étaient logés (que fermait la grande porte blanche visible sur les photographies précédentes).
Un groupe de prisonniers dans un coin de la cour du camp. Avec leurs instruments, ils ont joué des airs pour leurs visiteurs du jour : « Bal masqué » de Verdi, « l’Hymne de Mameli » ou encore « A la Frontiera », raconte Joseph Monrique, un témoin de l’époque.
Un prisonnier italien, sans doute le plus gradé de la compagnie : l’homme se retrouve au centre de toutes les photographies de groupe, y compris celle prise à la carrière (avec un chapeau clair).
Un prisonnier italien, visible sur plusieurs photographies. Il est probablement l’adjoint du précédent, car il se place à ses côtés ou derrière lui.
Le même homme, accompagné de deux camarades, l’un fort jeune et l’autre plus âgé.
Un prisonnier italien, une cigarette à la main.
Un prisonnier italien à l’entrée du camp.
Chaque prisonnier devait porter son matricule sur la poitrine, le bras et la casquette.
Un prisonnier en uniforme militaire bien soigné : guêtres serrées, pantalon tiré, veste boutonnée et col levé, portant encore l’étoile de l’armée italienne. En arrière-plan, on aperçoit une jeune marraine venue rendre visite aux prisonniers. Son regard est tourné vers les bâtiments des fonderies d’Andenne. La colline dessinant la ligne d’horizon se trouve sur l’autre rive de la Meuse.
Un soldat italien pose devant l’appareil, avec son brassard de prisonnier.
Portrait d’un soldat italien détenu à Andenne, réalisé avant la guerre.
Portrait d’un soldat italien détenu à Andenne, réalisé avant la guerre.
Portrait d’un soldat italien détenu à Andenne, réalisé avant la guerre.
Isabella Errera-Goldschmidt (Florence, 5 avril 1869 – Bruxelles, 23 juin 1929), fondatrice et animatrice de l’Œuvre d’assistance aux prisonniers italiens déportés en Belgique.
Paul Errera (1860-1922), avocat, professeur à l’Université libre de Bruxelles et bourgmestre d’Uccle (1912-1921).
Franz Derenne (1873-1941), industriel, agent consulaire de S. M. le roi d’Italie pour la province de Namur.
Joseph Monrique (né en 1869), négociant à Andenne, président du Comité local de Secours, qui œuvrera en faveur des prisonniers italiens détenu dans sa ville.
Des Andennais ayant participé à l’œuvre d’assistance envers les prisonniers italiens détenus dans leur ville. Debout, de gauche à droite, Alfred Gillard, Fernand Marchal, Jules Marchal et Victor Sacré (en toute vraisemblance).
Des habitants d’Andenne vont porter des colis aux prisonniers italiens. À droite, l’homme qui se tient entre deux dames est celui qui est assis à l’extrême gauche sur la photo précédente.
Mademoiselle Gabrielle Moncheur de Rieudotte (1877-1944), présidente des marraines à Andenne.
Mademoiselle Moncheur de Rieudotte (assise à l’extrême gauche) et Madame Simon-Cornélis (assise à l’extrême droite), en compagnie d’autres marraines, au château de Rieudotte à Andenne. Parmi elles, des religieuses : deux Sœurs de la Charité et une enseignante de l’école des Sœurs d’Andenelle, deux ordres actifs dans la localité.
Portrait de deux marraines, présentes sur la photographie suivante (celle de droite est debout avec un nœud noir dans les cheveux et celle de gauche est assise au sol en tailleur, portant une tirelire)
De jeunes marraines andennaises, dans le parc du château de Rieudotte, portant des tirelires utilisées pour collecter des dons en faveur des prisonniers.
Portrait de deux marraines, présentes sur la photographie précédente (debout, à l’extrême droite).
Portrait d’une marraine, présente sur la photographie suivante avec sa mandoline (assise, à droite).
De jeunes marraines andennaises, dans le parc du château de Rieudotte, avec des instruments de musique. En arrière-plan, à droite, on aperçoit le lit de la Meuse.
Portrait d’une marraine, présente sur la photographie précédente avec son violon (debout, à l’extrême droite).
Madame Emile Dardenne, née Joséphine Warzée en 1846, doyenne des marraines d’Andenne. Elle avait 72 ans en 1918. On la retrouve sur la photographie suivante, assise à table, à gauche, un même ouvrage de couture entre les mains.
Un groupe de marraines andennaises, dans le parc du château Cobegge, simulant leur contribution de couturières au profit des prisonniers italiens.
Marcelle et Nellie Sterpin, deux jeunes filles d’Andenne (la première est présente sur la photographie précédente, à l’extrême droite)
Un groupe de jeunes filles andennaises dans le parc du château Cobegge, prêtes à distribuer des bouquets fleuris aux prisonniers italiens.
Un groupe de marraines andennaises devant le château Cobegge, tenant des bouquets de fleurs destinés aux prisonniers italiens.
Une marraine andennaise, qui semble figurer sur le cliché précédent, assise à gauche.
Un groupe de fillettes andennaises devant le château Cobegge, tenant des bouquets de fleurs destinés aux prisonniers italiens.
Une marraine andennaise.
Mademoiselle Charlotte Borsu, la seconde doyenne des marraines d’Andenne.
Un groupe de marraines andennaises : au premier rang, en robe blanche, Mariette Hazée avec à sa droite Marie Warzée et, assise à sa gauche, possiblement Charlotte Borsu.
Madame Simon-Geller (en toute vraisemblance), une marraine andennaise.
Un groupe de marraines andennaises.
Deux jeunes marraines andennaises (le cliché est signé par Georges Bodeau, fils de L. Bodeau, photographes à Huy)
Un groupe de marraines andennaises.
Deux jeunes marraines andennaises (la première est présente sur le cliché précédent, à l’extrême gauche).
Un groupe de marraines andennaises, dont Madame Diederen (assise dans le fauteuil de gauche, tenant les mains croisées sur ses genoux).
Quatre marraines andennaises, photographiées en studio.
Tombe de Vittorio Smanio, du 58° reggimento fanteria, né à Montagnana (Padoue) à une date inconnue, décédé à Andenne le 5 février 1918.
Le carré militaire italien implanté au milieu des sépultures civiles dans le cimetière de Belgrade (Namur), en 1918
Tombe de Carlo Bussoletto, du 4° reggimento fanteria, sans autre renseignement.
Tombes d’Orazio Pasquali, du 4° reggimento fanteria, décédé en captivité le 15 février 1918, sans autre renseignement, et de Vincenzo Remoli, du 137° reggimento fanteria, né le 15 juin 1880 à Oriolo Romano (Roma), décédé en captivité le 15 février 1918.
Tombe de Pietro De Stefani, du 202° reggimento fanteria, né le 2 juin 1898 à Refrontolo (Trévise), décédé en captivité le 21 juin 1918.
Vittorio Emanuele III (1869-1947), roi d’Italie.
Elena del Montenegro (1873-1952), reine d’Italie.
Les blasons de la Maison de Savoie et de la Maison de Belgique, emblèmes des familles royales italienne et belge.
Albert Ier (1875-1934), roi des Belges.
Élisabeth (1876-1965), reine des Belges.

Album Souvenir du camp d’Andenne

Version originale
Version galerie
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Les prisonniers italiens du camp d’Andenne au travail dans une carrière de la région, en 1918.
Des prisonniers italiens devant la porte du bâtiment dans lequel ils étaient logés.
Des prisonniers italiens devant la porte du bâtiment dans lequel ils étaient logés.
Trois prisonniers italiens devant la porte du bâtiment dans lequel ils étaient logés.
Deux prisonniers italiens devant la porte du bâtiment dans lequel ils étaient logés.
Un prisonnier italien devant la porte du bâtiment dans lequel lui et ses camarades étaient logés.
Vue intérieure du bâtiment dans lequel les prisonniers étaient logés. À l’arrière-plan, on aperçoit les couchages surélevés.
Un groupe de prisonniers dans un coin de la cour du camp ; à gauche, l’entrée du bâtiment dans lequel ils étaient logés (que fermait la grande porte blanche visible sur les photographies précédentes).
Un groupe de prisonniers dans un coin de la cour du camp. Avec leurs instruments, ils ont joué des airs pour leurs visiteurs du jour : « Bal masqué » de Verdi, « l’Hymne de Mameli » ou encore « A la Frontiera », raconte Joseph Monrique, un témoin de l’époque.
Un prisonnier italien, sans doute le plus gradé de la compagnie : l’homme se retrouve au centre de toutes les photographies de groupe, y compris celle prise à la carrière (avec un chapeau clair).
Un prisonnier italien, visible sur plusieurs photographies. Il est probablement l’adjoint du précédent, car il se place à ses côtés ou derrière lui.
Le même homme, accompagné de deux camarades, l’un fort jeune et l’autre plus âgé.
Un prisonnier italien, une cigarette à la main.
Un prisonnier italien à l’entrée du camp.
Chaque prisonnier devait porter son matricule sur la poitrine, le bras et la casquette.
Un prisonnier en uniforme militaire bien soigné : guêtres serrées, pantalon tiré, veste boutonnée et col levé, portant encore l’étoile de l’armée italienne. En arrière-plan, on aperçoit une jeune marraine venue rendre visite aux prisonniers. Son regard est tourné vers les bâtiments des fonderies d’Andenne. La colline dessinant la ligne d’horizon se trouve sur l’autre rive de la Meuse.
Un soldat italien pose devant l’appareil, avec son brassard de prisonnier.
Portrait d’un soldat italien détenu à Andenne, réalisé avant la guerre.
Portrait d’un soldat italien détenu à Andenne, réalisé avant la guerre.
Portrait d’un soldat italien détenu à Andenne, réalisé avant la guerre.
Isabella Errera-Goldschmidt (Florence, 5 avril 1869 – Bruxelles, 23 juin 1929), fondatrice et animatrice de l’Œuvre d’assistance aux prisonniers italiens déportés en Belgique.
Paul Errera (1860-1922), avocat, professeur à l’Université libre de Bruxelles et bourgmestre d’Uccle (1912-1921).
Franz Derenne (1873-1941), industriel, agent consulaire de S. M. le roi d’Italie pour la province de Namur.
Joseph Monrique (né en 1869), négociant à Andenne, président du Comité local de Secours, qui œuvrera en faveur des prisonniers italiens détenu dans sa ville.
Des Andennais ayant participé à l’œuvre d’assistance envers les prisonniers italiens détenus dans leur ville. Debout, de gauche à droite, Alfred Gillard, Fernand Marchal, Jules Marchal et Victor Sacré (en toute vraisemblance).
Des habitants d’Andenne vont porter des colis aux prisonniers italiens. À droite, l’homme qui se tient entre deux dames est celui qui est assis à l’extrême gauche sur la photo précédente.
Mademoiselle Gabrielle Moncheur de Rieudotte (1877-1944), présidente des marraines à Andenne.
Mademoiselle Moncheur de Rieudotte (assise à l’extrême gauche) et Madame Simon-Cornélis (assise à l’extrême droite), en compagnie d’autres marraines, au château de Rieudotte à Andenne. Parmi elles, des religieuses : deux Sœurs de la Charité et une enseignante de l’école des Sœurs d’Andenelle, deux ordres actifs dans la localité.
Portrait de deux marraines, présentes sur la photographie suivante (celle de droite est debout avec un nœud noir dans les cheveux et celle de gauche est assise au sol en tailleur, portant une tirelire)
De jeunes marraines andennaises, dans le parc du château de Rieudotte, portant des tirelires utilisées pour collecter des dons en faveur des prisonniers.
Portrait de deux marraines, présentes sur la photographie précédente (debout, à l’extrême droite).
Portrait d’une marraine, présente sur la photographie suivante avec sa mandoline (assise, à droite).
De jeunes marraines andennaises, dans le parc du château de Rieudotte, avec des instruments de musique. En arrière-plan, à droite, on aperçoit le lit de la Meuse.
Portrait d’une marraine, présente sur la photographie précédente avec son violon (debout, à l’extrême droite).
Madame Emile Dardenne, née Joséphine Warzée en 1846, doyenne des marraines d’Andenne. Elle avait 72 ans en 1918. On la retrouve sur la photographie suivante, assise à table, à gauche, un même ouvrage de couture entre les mains.
Un groupe de marraines andennaises, dans le parc du château Cobegge, simulant leur contribution de couturières au profit des prisonniers italiens.
Marcelle et Nellie Sterpin, deux jeunes filles d’Andenne (la première est présente sur la photographie précédente, à l’extrême droite)
Un groupe de jeunes filles andennaises dans le parc du château Cobegge, prêtes à distribuer des bouquets fleuris aux prisonniers italiens.
Un groupe de marraines andennaises devant le château Cobegge, tenant des bouquets de fleurs destinés aux prisonniers italiens.
Une marraine andennaise, qui semble figurer sur le cliché précédent, assise à gauche.
Un groupe de fillettes andennaises devant le château Cobegge, tenant des bouquets de fleurs destinés aux prisonniers italiens.
Une marraine andennaise.
Mademoiselle Charlotte Borsu, la seconde doyenne des marraines d’Andenne.
Un groupe de marraines andennaises : au premier rang, en robe blanche, Mariette Hazée avec à sa droite Marie Warzée et, assise à sa gauche, possiblement Charlotte Borsu.
Madame Simon-Geller (en toute vraisemblance), une marraine andennaise.
Un groupe de marraines andennaises.
Deux jeunes marraines andennaises (le cliché est signé par Georges Bodeau, fils de L. Bodeau, photographes à Huy)
Un groupe de marraines andennaises.
Deux jeunes marraines andennaises (la première est présente sur le cliché précédent, à l’extrême gauche).
Un groupe de marraines andennaises, dont Madame Diederen (assise dans le fauteuil de gauche, tenant les mains croisées sur ses genoux).
Quatre marraines andennaises, photographiées en studio.
Tombe de Vittorio Smanio, du 58° reggimento fanteria, né à Montagnana (Padoue) à une date inconnue, décédé à Andenne le 5 février 1918.
Le carré militaire italien implanté au milieu des sépultures civiles dans le cimetière de Belgrade (Namur), en 1918
Tombe de Carlo Bussoletto, du 4° reggimento fanteria, sans autre renseignement.
Tombes d’Orazio Pasquali, du 4° reggimento fanteria, décédé en captivité le 15 février 1918, sans autre renseignement, et de Vincenzo Remoli, du 137° reggimento fanteria, né le 15 juin 1880 à Oriolo Romano (Roma), décédé en captivité le 15 février 1918.
Tombe de Pietro De Stefani, du 202° reggimento fanteria, né le 2 juin 1898 à Refrontolo (Trévise), décédé en captivité le 21 juin 1918.
Vittorio Emanuele III (1869-1947), roi d’Italie.
Elena del Montenegro (1873-1952), reine d’Italie.
Les blasons de la Maison de Savoie et de la Maison de Belgique, emblèmes des familles royales italienne et belge.
Albert Ier (1875-1934), roi des Belges.
Élisabeth (1876-1965), reine des Belges.
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Album original conservé au Musée Juif de Belgique (Fonds Errera)
reproduction interdite sans autorisation
  • L’épreuve de la captivité
  • Des Italiens de l’autre côté du front
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Prisonniers du passé

Cette galerie nous montre des dizaines de visages, ceux des prisonniers italiens et de leurs gardiens allemands mais aussi ceux de leurs anges-gardiens belges, ces « marraines » de tous âges et ces hommes de toutes conditions qui leur ont porté secours et assistance au cours de leur captivité dans la petite cité d’Andenne. Malheureusement, bien peu d’entre eux ont pu retrouver un nom, faute de connaissance et d’information.

Ces hommes et ces femmes restent prisonniers du passé, sans doute de manière irrémédiable. Mais en sortant des archives, au moins leurs visages trouveront-ils des regards nouveaux pour les admirer.

Galerie royale

L’album-souvenir contient également les portraits des couples royaux italien et belge. Après la victoire de 1918, leur popularité est à son apogée.

Derniers repos

Le 5 février 1918, le soldat Vittorio Smanio, un des prisonniers italiens détenus à Andenne, meurt d’épuisement, de maladie ou de malnutrition. Lui et ses compagnons d’infortune étaient arrivés une semaine plus tôt sur les rives d’une Meuse gelée par un froid polaire. Ils étaient tous dans un état pitoyable, affamés et déguenillés.

Quelques mois plus tard, la dépouille de Vittorio Smanio sera exhumée et transférée au cimetière de Belgrade, sur les hauteurs de Namur, pour être enterrée dans un petit carré militaire, improvisé au milieu de sépultures civiles. Cinq tombes ont été photographiées. Celles de cinq prisonniers italiens décédés en captivité. Chacune est fleurie, entourée d’une bordure en fer forgé et ornée d’une croix en bois où sont inscrits le nom du défunt et la date de son décès.

Ces tombes seront déplacées durant l’entre-deux-guerres pour être alignées avec celles de dix autres prisonniers italiens morts dans les hôpitaux namurois. Ce carré militaire italien, qui existe toujours, jouxte des sépultures de soldats belges et français (tombés lors de la défense de Namur) et britanniques (eux aussi morts en captivité dans la région).

Les Marraines à Andenne

D’autres photographies de groupes de marraines ont été prises dans un lieu qui n’a pas pu être identifié avec précision : une maison à Andenne, avec une baie vitrée, une cour pavée et un mur tapissé par le lierre. Sur les deux premières photos de groupe, on voit la même table haute et les mêmes pots de fleurs. La troisième doit avoir été prise à un autre moment, car les plantes et le rideau derrière la fenêtre sont disposés différemment. Le quatrième groupe de marraines a été photographié en un lieu que nous ne reconnaissons pas. Contrairement aux précédentes séries de photos, les marraines y posent sans tenir des objets symbolisant les présents dont elles faisaient don aux prisonniers italiens.

Le premier portrait de groupe figure également dans les archives de la ville d’Andenne, où il présenté comme une photographie « des différentes personnalités andennaises présentes au Service des Œuvres Philanthropiques pendant la Première Guerre Mondiale ». Sans doute en est-il de même pour les deux autres photographies prises au même endroit.

Les Marraines à Cobegge

Les photographies qui suivent ont été prises dans le jardin du château Cobegge, qui jouxtait le site des fonderies d’Andenne où étaient détenus les prisonniers italiens. La vaste propriété était traversée par le ruisseau du même nom, dont le lit était surmonté de plusieurs plateformes agrémentées de rambardes en fer forgé, qui sont visibles sur deux images. Sur les autres, on aperçoit la façade de la villa Cobegge. La table et les chaises, en bois et rotin, sont identiques, ainsi que la texture sépia des clichés. On peut en déduire que ces photographies collectives furent réalisées le même jour.

Les dames du premier groupe miment les gestes qu’elles ont sans doute accompli au profit des prisonniers italiens tout au long de leur détention à Andenne : coudre, tricoter, confectionner ou raccommoder vêtements et linges (mouchoirs, chaussettes, chemises, pantalons, caleçons, jerseys, etc.) si précieux pour ces hommes exilés et dénués de tout.

Les trois autres groupes, dont deux composés de jeunes filles, ont préparé des boutonnières fleuries pour les distribuer aux prisonniers italiens. Nombre d’entre eux les porteront fièrement, comme on peut le voir sur les photos précédentes.

Les Marraines à Rieudotte

Chaque section locale de l’Œuvre d’assistance aux prisonniers Italiens déportés en Belgique formait un système de marrainage : des dames volontaires de la localité devenaient les marraines d’un ou de plusieurs « filleuls » parmi les prisonniers, et s’en occupaient tout particulièrement.

Les photographies qui suivent ont été prises dans le jardin du château de Rieudotte, où résidait la présidente des marraines d’Andenne, Mademoiselle Gabrielle Moncheur de Rieudotte, propriétaire des fonderies réquisitionnées par les Allemands pour y loger les prisonniers de guerre arrivés en janvier 1918.

Situé à deux kilomètres du camp des Italiens, ce vaste domaine se trouvait lui aussi en bordure de Meuse, le long de la même chaussée, vers Huy. Le château Moncheur de Rieudotte existe toujours.

Sur la première photographie, on reconnaît la façade arrière du château de Rieudotte. Les deux autres ont vraisemblablement été réalisées le même jour au même endroit : en effet, on retrouve sur chacune d’elles les mêmes chaises blanches aux accoudoirs en fer forgé.

L’Illustrissima Signora et son Œuvre

La présence de soldats italiens détenus sur le territoire belge ne laissa pas la population indifférente. Ainsi, une Œuvre d’assistance aux prisonniers Italiens déportés en Belgique verra le jour à Bruxelles en mai 1918 à l’initiative d’Isabella Errera-Goldschmidt, une aristocrate italienne ayant épousé Paul Errera, bourgmestre d’Uccle durant la Grande Guerre. Dès 1914, elle œuvre pour les indigents et les réfugiés civils de la capitale. Elle s’active également dans des réseaux visant à faire transférer des soldats alliés ou des volontaires vers les Pays-Bas. Condamnée pour ce motif par les Allemands, elle sera emprisonnée pendant trois mois, en 1917. En 1918, elle se consacre au sort des prisonniers italiens détenus en Belgique.

L’Œuvre d’assistance consiste à créer des collectifs de « marraines » là où se trouvent des camps de prisonniers italiens. Ces dames récoltent des dons dans leur localité et distribuent ceux transférés de Bruxelles. L’Œuvre sera active à Acoz, Landen, Libramont, Mochamps, Muizen, Neuville-sous-Huy, Quenast, Rebecq et, bien sûr, Andenne. Pour fonctionner, ce réseau d’entraide suppose l’implication de nombreuses personnes, hommes et femmes, dont cet album-souvenir a gardé les portraits – mais pas toujours les noms, malheureusement.

Photos en studios

L’album-souvenir contient quatre portraits de soldats italiens réalisées en studio, comme en atteste le décor artificiel en arrière-plan. L’un montre un homme en tenue de prisonnier : le cliché a donc été pris en 1918, probablement à Andenne, soit au cours de la captivité, soit, plus probablement, entre le 11 novembre, jour de l’armistice, et le 29 novembre, jour du départ définitif des prisonniers. Il porte son brassard de prisonnier et une décoration sans doute reçue d’une marraine andennaise. Sa veste est faite de plusieurs pièces de tissu différentes, signe des réparations apportées à ce précieux vêtement au cours de sa captivité.

Les trois autres photographies furent prises avant la guerre, car les hommes y portent un uniforme impeccable et leurs cheveux sont parfaitement coiffés.

Portraits au portail

Les photographies qui suivent ont été prises devant un large portail métallique, probablement celui qui ferme l’accès au site des fonderies dans lesquelles sont détenus les prisonniers italiens. Au sol, des rails mènent vers la ligne du chemin de fer vicinal reliant Namur et Huy, qui suit la rive droite de la Meuse en passant notamment par la rue Moncheur. En arrière-plan, une haie feuillue sépare le camp de la propriété du château de Cobegge, aujourd’hui disparu.

Une fonderie transformée en camp de prisonniers

Les prisonniers italiens étaient logés dans les bâtiments des fonderies d’Andenne, propriété de la famille Moncheur de Rieudotte. Occupant un terrain d’un hectare, le complexe comprenait de vastes ateliers et plusieurs hangars. Les Allemands le réquisitionnèrent et le transformèrent en un camp de détention.

Ces bâtiments, témoins du passé industriel d’Andenne, n’existent plus de nos jours. Ils étaient implantés sur la rive droite de la Meuse, dans le carré formé par le quai de Brouckère, la route menant vers Liège (avenue Roi Albert, alors appelée rue Moncheur), l’avenue de Belle Mine et la rue Charles Lahaye.

Les Prisonniers au travail

Les prisonniers italiens détenus à Andenne furent utilisés pour décharger des bateaux, transporter du matériel ou démonter des installations industrielles qui étaient ensuite envoyées en Allemagne. Mais ils furent surtout astreints au travail dans des carrières de la région : des témoignages attestent qu’ils durent travailler dans les carrières de Samson, en amont d’Andenne, et dans les carrières Quévit situées à hauteur du château de Rieudotte, à la sortie aval de la commune.

Ainsi, la seule photographie de l’album-souvenir montrant les prisonniers italiens au travail fut prise dans une carrière : ils tiennent en mains des masses, et sont assis devant les blocs de pierre qu’ils sont occupés à débiter. On y dénombre 28 prisonniers, entourés de quatre gardiens allemands et deux ouvriers civils, qui devaient vraisemblablement encadrer leur travail.

Un album neuf d’un siècle

Le 27 janvier 1918, les habitants de la ville d’Andenne virent passer dans leurs rues un cortège inédit : une grosse centaine de soldats italiens, encadrés par des soldats allemands, défilaient par rangs de trois en se soutenant par le bras pour ne pas s’affaler dans la neige, tant leur faiblesse était grande. Ils avaient été débarqués sur le quai de la gare de Seilles, avaient emprunté le pont métallique traversant la Meuse figée par le froid intense pour être ensuite conduits dans les bâtiments des fonderies d’Andenne, au pied du calvaire qui domine la petite cité occupée par l’ennemi depuis plus de trois ans. Ces Italiens étaient des prisonniers de guerre : des soldats alliés, donc, capturés au-delà des Alpes lors de la fameuse débâcle de Caporetto et transportés jusqu’ici par leurs ennemis, en ayant transité par le camp de Münster, en Allemagne. Leur captivité à Andenne durera dix mois.

Cette galerie reprend les photographies de ces déportés de guerre et des personnes qui leur ont porté assistance. Elles sont extraites d’un album qui, en toute vraisemblance, fut offert comme cadeau à Isabella Errera-Goldschmidt en 1919. Ce document unique est aujourd’hui conservé par le Musée Juif de Belgique à Bruxelles, auquel furent confiées les archives de la famille Errera. Vieux d’un siècle, les clichés ont été restaurés informatiquement pour leur rendre leur patine d’antan. Ils sont présentés ici selon un classement thématique inédit : on découvre alors un ouvrage neuf, offrant une lecture différente de l’album initial (qui peut être toujours consulté en cliquant sur le bouton « version originale »).

Derrière la feuille cristal fripée par le temps, une page de garde, sobre et élégante, présente ce titre, calligraphié en lettres majuscules de style art nouveau : Album Souvenir du camp des soldats italiens prisonniers à Andenne 27 janvier – 29 novembre 1918. On y trouve aussi un blason, représentant un lion rugissant, surmonté d’une couronne : il s’agit des armoiries de la ville d’Andenne. Un dessin, tracé au fusain d’une main artiste, présente une vue de la localité, où se laissent voir la collégiale Sainte Begge et la colline du Calvaire.  

Panorama d’Andenne
Panorama d’Andenne : à droite, la collégiale Sainte Begge surmontée du Calvaire ; à gauche, la Meuse │ carte postale circulée le 23.6.1928 │ col. pdgit1918

Andenne, située en bord de Meuse à mi-chemin entre Namur et Liège, est une cité prospère, comme en témoignent ses nombreuses boutiques, ses riches demeures entourées de grands jardins et surtout les multiples carrières et usines exploitant les ressources du sous-sol. L’édition 1910 du guide Baedeker pour la Belgique précise : « Andenne, sur la rive droite de la Meuse, est une ville de 8000 habitants, qui a diverses fabriques, surtout de papier et de faïence. Il y a eu jusqu’en 1785 un couvent de filles nobles fondé, vers 650, par Ste Begge, mère de Pépin d’Héristal. L’église possède la châsse de Ste Begge, de la Renaissance, et une table de marbre miraculeuse de la sainte. Belle vue du Calvaire ».

Andenne : vue du pont sur la Meuse, détruit par l’armée belge en retraite le 19 août 1914 pour retarder l’avance allemande │ carte postale allemande, non circulée │ col. pdgit1918

En 1918, Andenne est située au cœur d’une Belgique occupée depuis quatre ans, soumise à l’autorité du Gouvernement Général Impérial installé à Bruxelles. Si les horreurs de la guerre semblent s’être définitivement éloignées de la région, la petite cité mosane va en connaître un aspect improbable.

Que faisait donc là un camp de prisonniers rempli de soldats italiens arrivés d’au-delà des Alpes ?

 

Mais en plein centre de la cité, une fosse commune rappelle le massacre qui se déroula ici en août 1914. On l’appelle ici le cimetière des fusillés. Les troupes allemandes qui arrivèrent à Andenne le 19 août trouvèrent le pont sur la Meuse détruit par l’armée belge. Le lendemain, alors que les premiers soldats prussiens s’engagent sur un ponton de bateaux, des coups de feu sont tirés depuis la rive opposée. La panique et la fureur s’emparent des Allemands, qui se vengent sur la population civile. Au total, plus de deux cents Andennais, dont le bourgmestre Jules Camus, furent passés par les armes en deux jours. Plus d’une centaine de personnes furent fusillées le long du quai Pastor, à proximité du pont détruit, et enterrées sur place.

Le château de St. Mard-lez-Virton où étaient casernés les prisonniers italiens : « Samedi 6 juillet 1918. Hier soir, j’ai voulu aller entendre chanter les prisonniers italiens internés au vieux château de Saint-Mard. Ils n’ont pas chanté ce soir-là. » (extrait du journal de Nestor Outer) │ carte postale non circulée │ col. pdgit1918
Les tombes collectives où furent enterrées les habitants d’Andenne fusillés par les Allemands les 20 et 21 août 1914 │ carte postale circulée le 17.2.1922 │ col. pdgit1918